Le Signe du Fils de l'homme

Ouverture du livre sept fois scellé de l'Apocalypse



La Géode


Imaginez un espace infini, baigné de lumière. Quelque part au milieu de cette immensité flotte une géode complètement close, où la clarté extérieure ne pénètre jamais.

Plongée dans une obscurité totale, sa surface interne est un miroir sphérique parfait qui renvoie aux habitants de ce monde aveugle tout ce qu’ils projettent.

Quand ils lancent leur désir au loin ou quand ils prient, des yeux s’allument dans les cieux, et des dieux narquois les regardent.

Quand ils émettent l’idée que l’un de ces phosphènes illusoires est une boule de feu tournant autour de leur monde plat, celui-ci plie et se fait globe et, corollaire de cette géométrie nouvelle, l’empyrée explose en une infinitude vertigineuse ponctuée de brasiers stellaires…

Des images de mondes disparus et de catastrophes cosmiques immémoriales remontent de l’abîme, portées sur des rais de lumière froide, et ces roseaux pensants se voient comme plantés sur une terre vagabonde dont l’origine se perd dans la nuit des temps.

Quand leur regard essaie de se porter au-delà des limites connues, l’impression de profondeur produite par le miroir obscur s’accentue, et leur univers, pourtant borné, paraît s’enfler à l’infini.

Dans le même temps, la planète qu’ils s’imaginent habiter fait un bond en arrière, rapetisse et part comme une toupie voltiger sur le relief velouté d’un espace piqueté de trous noirs !

Pris dans un feed-back incontrôlé, l’esprit s’emballe et hurle n’importe quoi sous la voûte invisible qui s’emplit d’échos contradictoires…[1]

notes

  1.  Vision poético-apocalyptique du monde extraite du livre de Zorobabel intitulé “Le Signe du Fils de l’homme” (pages 158-159), publié aux Éditions Jets d’Encre (ISBN : 978-2-35485-189-7).

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